15 mayo, 2004

Une religieuse brésilienne liée à un scandale de trafic d'organes

Maputo, Mozambique (PANA) - La religieuse brésilienne Maria Elilda dos Santos, qui aurait dénoncé le trafic d'enfants et d'organes humains dans la province de Nampula, dans le Nord du Mozambique, a quitté le pays sous la pression présumée des autorités, a rapporté jeudi l'agence nationale de presse, AIM.

Maria Dos Santos, qui est partie mercredi, aurait déclaré avoir reçu une lettre du gouverneur de la province Abdul Razak lui recommandant de quitter le pays.

"J'ai souffert de la pression et je ne peux plus en supporter davantage. Bien que je sois forcée de partir, je n'abandonnerai jamais cette cause juste. J'attirerai l'attention de toutes les parties prenantes dans le processus pour qu'elles cherchent une solution correcte à ce problème".

L'infirmière a déploré la campagne vigoureuse menée par la société mozambicaine et les médias à son encontre.

Elle a accusé les autorités de Nampula d'avoir arrêté des personnes innocentes en ce qui concerne le meurtre d'une autre missionnaire brésilienne, Doraci Edinger, qui a été tuée dans sa résidence de Nampula, en mars dernier.

"Soeur Doraci en savait trop, c'est pourquoi on l'a réduite au silence", a déclaré Dos Santos, liant le meurtre à une affaire de trafic humain présumé.

Par ailleurs, Razak a nié avoir parlé ou écrit à Dos Santos, et affirme ne rien connaitre au sujet de la lettre lui intimant l'ordre de quitter le Mozambique.

"Je ne l'ai jamais rencontrée. Je suis surpris d'apprendre que je l'ai poussée à quitter le pays", a ajouté le gouverneur.

L'avocat en chef de la province de Nampula a toutefois dit que le scandale du trafic d'organes humains ne se dissipera pas avec le départ de Dos Santos.

Maria Elilda dos Santos avait accusé un couple Sud-africain qui gère une exploitation avicole à Nampula de s'adonner à un trafic d'organes humains et d'enfants.

Concernant son départ, l'avocat du couple, Marcelo Muhacha, a estimé qu'"on aurait dû lui interdire de quitter le pays étant donné qu'elle est une personne clé dans cette affaire".

Exprimant sa crainte de voir l'affaire classée ou étouffée, l'avocat a constaté que "même avec sa présence, l'affaire a traîné ; alors, combien de temps cela prendra-t-il durant son absence?", s'est-il alors demandé.

Cependant, Maria dos Santos a assuré avant son départ que le gouvernement du Mozambique pouvait compter sur sa coopération dans cette affaire "car je ne vais pas sur une autre planète".

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